L'art de la broderie à la main fait partie intégrante des ménages dans toutes les régions du monde depuis l'Antiquité. Une technique utilisée pour la décoration de vêtements, de textiles de maison, d'articles ménagers ainsi que pour raccommoder des tissus/vêtements. L'artisanat de la broderie à la main peut prendre plusieurs formes selon le type de point utilisé. Une nation indienne unique et diversifiée où un proverbe local décrit le mieux la diversité culturelle, kos kos pr paani badle, char kos pr vaani . Un concept d'harmonie dans la diversité où cette couture peut prendre de nombreuses formes, car des variations sont adoptées par les communautés dans un rayon de quelques kilomètres.
La riche diversité de l'Inde fait de la broderie à la main une partie de la vie des gens où non seulement la technique de point varie, mais les motifs et leur signification prennent également de nouvelles significations. La broderie au fil peut aller du zari/zardozi (utilisant des fils d'or et d'argent) à l'aari, au chikankari, au phulkari, au kantha, au banjara, en passant par le travail des matériaux comme le gota-patti, le rabari, le miroir, le mukaish, le patchwork, l'applique et bien d'autres.
Chaque technique de broderie est unique en ce sens que l'inspiration peut provenir de la nature, des folklores, de la mythologie, des voyages et de la communauté. Ce qui les distingue également, c'est la couleur d'utilisation. Broderies banjara (éleveurs nomades) réalisées sur des fonds clairs, rabari ( jats de kutch ) sur des fonds plus sombres et noirs où ces deux tribus nomades sont originaires du même état mais elles diffèrent dans leurs valeurs culturelles, tout comme la réflexion dans leurs formes d'art. Le travail du miroir fait également partie intégrante de ces broderies. Ces broderies nomades sont un amalgame de divers points au fur et à mesure que les bergers se déplacent d'un endroit à l'autre, ils ramassent certains points et les improvisent dans leur métier comme l'aari (point de chaînette provenant du mot scie à bois), le kantha et le satin.
Phulkari ( phul -raised, kari -work) fait avec un mélange de fil brillant et subtil, en utilisant un point satin lâche avec moins de pression pour donner un effet en relief. Originaire de la région du Pendjab où le temps est généralement frais, il a été conçu pour rendre les écharpes et les châles en laine plus riches et plus chauds. L'effet de relief permet de piéger l'air qui agit comme isolant contre le froid. Et l'utilisation de couleurs vives le rend plein d'amusement et de festivité, un trait des habitants du Pendjab.
Zari / zardozi -une forme d'art lakhnawi (de lucknow), utilisant à l'origine une manière unique de broder avec des fils d'or et d'argent, a toujours été associée à la famille royale du pays. Un travail à forte intensité de main-d'œuvre qui a toujours exigé le plus haut niveau de savoir-faire, du dessin des fils d'or/argent avec précision à son utilisation pour donner vie aux motifs sur les tissus de soie. La finesse de ce travail artisanal se devine au poids du vêtement réalisé. Un travail exquis se traduirait par un vêtement assez léger avec des broderies complexes.
Chikankari , une autre beauté lakhnawi (de Lucknow) est une broderie tonale réalisée à l'origine sur une base de voile/cambric blanc avec du fil blanc ayant des motifs géométriques et floraux. La beauté réside dans la complexité et la délicieuse touche délicate qu'elle laisse sur son porteur. Un été incontournable dans le nord de l'Inde, cette œuvre d'art est réalisée avec un savoir-faire impeccable qui se traduit par des détails délicats à voir.
Une broderie à un seul point courant, Kantha , est prédominante dans tout le pays et principalement dans les États de l'est du Bengale, du Bihar et de l'Orissa. Le travail de Kantha peut prendre une multitude de formes, du simple point courant au remplissage complexe, en passant par la création de patchwork et d'appliques, ou la mise en valeur des bordures d'autres métiers. La plus polyvalente des œuvres artisanales, elle trouve sa beauté avec des fils colorés sur fond blanc mais elle prend des formes variées au fur et à mesure que l'on passe d'un état à l'autre.
Le travail de Mukaish/muqaish est un autre artisanat de luxe de Lucknow. Une variante de la broderie baadla où de minuscules points de fil plat sont pailletés sur le tissu ou des motifs formés avec celui-ci. Principalement réalisé sur des tissus légers comme les georgettes et les mousselines, ce travail artisanal enrichit la surface comme des étoiles scintillantes.
Gotta-patti , un travail manuel important du Rajasthan trouve sa valeur dans l'héritage royal. Soigneusement réalisé, cet artisanat artisanal utilise des bordures/tissus métalliques cousus à la main dans divers motifs ( butta, butti ) et martelés ( peetan ) avec un marteau en bois pour fixer sur le tissu. Habituellement fait sur des mousselines et de la georgette de couleurs vives, peut également être vu sur des tissus teints bandhani. le subtil scintillement de cette œuvre sous le ciel nocturne du désert fait ressortir l'exquisité de la pièce méticuleusement conçue.
Les maîtres artisans de ces métiers à l'aiguille sont pour la plupart des femmes de petites communautés où l'art a été transmis par leurs mères et leurs grands-mères. La beauté de ce travail artisanal réside dans les détails bruts, biaisés mais généreux, résultant des mouvements de la main de ces artisans. Pour certains l'artisanat est leur source de revenus et d'autres s'impliquent par amour de le faire. L'esthétique s'anime avec l'élément le plus important du «toucher» où ces métiers sont chéris et transmis aux générations. Un trousseau de mariage complet peut être fait par une fille banjara au moment où elle atteint l'âge du mariage, car tous ces travaux d'aiguille à la main prennent du temps. Le lien émotionnel que ces artisans entretiennent avec leur travail ne se limite pas simplement à la façon de gagner leur vie, mais à un attachement qu'une mère ressent lorsqu'elle fait le vidai (adieu le jour du mariage) de sa fille.